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Face cachée Covid19 : La solitude

Comme un caillou dans la chaussure, elle empêche des millions de Français d’avancer dans leur vie.

Comme un caillou dans la chaussure, elle empêche des millions de Français d’avancer dans leur vie. Elle est en forte progression et aime s’inviter chez les plus fragiles. Elle ne se voit pas, elle se vit. Elle touche 18% des Français et 2020 aura été l’année de tous ses records, elle porte le nom de solitude. Faisons ensemble le point sur les derniers chiffres de l’enquête IFOP et ouvrons les yeux sur ce phénomène sociétal et ses impacts psychologiques. Non, tout n’est pas perdu et “le bout du tunnel n’est peut-être pas trop loin” alors profitons-en par la suite pour partager quelques idées, pour mieux la vivre.


L’épidémie de la Solitude

Le 23 Janvier dernier, c’était la Journée des solitudes. Rendez-vous annuel majeur de mobilisation et de sensibilisation autour du fléau des solitudes et du vivre ensemble, proposé par l’association Astrée. Selon une enquête IFOP, le sentiment de solitude dans la population s’est fortement aggravé avec l‘épidémie.


La solitude est en progression: 18% des Français se sentent toujours ou souvent seuls versus 13% en 2018. Autre nouveauté, elle touche tout le monde (29% des classes pauvres, 24% des classes moyennes et 14% des classes moyennes supérieures). Les 18–24 ans (dont 28% des étudiants) sont aussi les plus impactés et se sentent seuls face à l’arrêt quasi total de toute vie sociale et estudiantine. Un Français sur deux souffre davantage de solitude depuis l‘épidémie et deux sur trois n’osent pas en parler.


“SOS détresse amitié bonjour” et l’ironie n’ont plus leur place face à ces chiffres. On parle d’un étudiant qui tourne en rond dans son 15 m2 entre ses WC et sa cuisine, d’une retraitée active qui a dû stopper net toutes ses activités, d’un divorcé qui a fait une croix sur des sorties culturelles pour s’aérer l’esprit, d’une femme battue, d’un chômeur qui a perdu toutes perspectives pour rebondir, de la perte d’un proche à cause de la Covid, d’une célibataire qui fait des rendez-vous virtuels au lieu de vibrer à la terrasse de son café préféré.

Ces personnes nous entourent, peut-être même que vous en connaissez une dans votre cercle proche. La pandémie fait aussi des ravages au niveau psychologique.


Conséquences sur la santé mentale

71% des Français se déclarent être malheureux et 43% des personnes souffrant de solitude indiquent avoir consommé un médicament psychotrope (somnifère, anxiolytique, antidépresseur, neuroleptique, stabilisant régulateur de l’humeur). Il est intéressant de constater que 11% des personnes qui ne souffrent pas de solitude ont également eu recours à un médicament psychotrope depuis Mars dernier.

Qui dit isolement dit souvent pensées noires et l’étude révèle que 63% des personnes isolées ont eu des pensées suicidaires. Pour autant, faut-il être seul pour aller mal ? Visiblement non, car 17% des Français qui ne souffrent pas de solitude ont aussi eu envie de suicide au cours de ces dix derniers mois.

Ces chiffres nous montrent bien que la pandémie n’a plus aucune frontière. Alors que 12 millions de personnes (soit un Français sur cinq) sont déjà pris en charge en France pour un trouble psychique, de nombreuses personnes sont désormais en situation de grande vulnérabilité.


L’OMS tire la sonnette d’alarme depuis bien trop longtemps et préconise aux gouvernements d’investir massivement dans la santé mentale pour lutter contre ce fléau ! Quelques pistes existent pour ne pas abandonner.


Pistes pour mieux vivre la solitude

Nous avons tous au moins une fois dans notre vie, expérimenté le sentiment de solitude. Que l’on parle d’une séparation amicale ou amoureuse, d’une perte d’emploi, d’un deuil à affronter, d’une maladie à combattre, c’est un engrenage dans lequel s’oublient beaucoup de personnes qui leur fait perdre la maîtrise de leur vie. Aujourd’hui il y a des solutions pour retrouver la confiance et les forces nécessaires pour évoluer vers un mieux-être.


🔔 Contactez une association Astrée de votre ville. Levez le voile sur votre solitude en demandant un suivi individuel avec un bénévole. Cette relation à l’autre, cette mise en œuvre d’une bienveillance éclairée vous apportera du réconfort et une véritable écoute sans jugement.


🔔 Créez du lien. L’un des pièges de l’isolement est de négliger les petits liens sociaux du quotidien. Bouger votre corps pour oxygéner votre cerveau(marche, natation, vélo en forêt…). Faites une activité manuelle ou artistique qui vous donne le sentiment d’utilité et de fierté (jardinage, travail du bois, couture….).


🔔 Prenez soin des autres. Se sentir utile renforce la bonne estime de soi et change la dynamique relationnelle. C’est également la meilleure manière de sortir de l’isolement affectif et de renouer avec les autres. Demandez-vous comment vous pourriez aider et soutenir les autres à votre tour et inverser la tendance.


🔔 Dormez bien. Le conseil peut paraître curieux et sans lien direct avec la solitude, mais ce n’est pas le cas. Les chercheurs ont constaté que le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité avait un effet « désociabilisant ». Non seulement les mauvaises nuits impactent négativement l’humeur et les émotions mais la fatigue et l’irascibilité poussent au repli sur soi.


🔔 Méditez. La méditation apaise les émotions liées à la solitude et l’isolement. En instaurant un rythme régulier de pratique, cette technique vous permettra de mieux comprendre ce sentiment qui peut devenir pesant au quotidien. Méditer permet de prendre du recul sur sa situation actuelle et d’appréhender différemment la solitude.


🔔 Voyez un thérapeute. Même si la solitude est universelle, se sentir seul est une expérience individuelle qui mérite d’être examinée si toutefois elle persiste et que vous avez besoin d’aide. Un thérapeute peut vous aider à faire le tri dans vos sentiments, à comprendre vos expériences passées et à élaborer un plan d’action pour aller de l’avant.




La fraternité est au centre de la démarche. Un geste, un regard, un sourire: il faut récréer un cercle vertueux en passant par de petites choses simples. Alors ne perdez pas espoir, il y aura toujours des personnes qui auront envie de vous aider. Dans cette crise, certains s’enfoncent et d’autres tendent des mains. Pour ma part, j’ai décidé de m’engager en tant que bénévole écoutante pour combattre ce fléau mais cela fera l’object du prochain article.




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