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Sur les pas d’une méditante

Dans mon zoom d’interview

J’ai la grande joie de vous présenter Marie qui nous parle de sa rencontre avec la méditation et de cet ingrédient qui a changé sa vie. Oui oui, Marie, c’est elle, juste au dessus, promis je n’ai pas trouvé la photo dans la banque d’image Unsplash ! Allez je vous laisse découvrir son témoignage, c’est de la bombe atomique !


Hello Marie, peux-tu te présenter stp ?

J’ai 34 ans et j’habite à Paris. Je suis actuellement en poste dans un studio de jeux vidéo, à un poste de marketing international. A côté de mon travail, je passe pas mal de temps à apprendre des choses, pour nourrir ma curiosité, me développer personnellement et professionnellement, mais aussi par plaisir (les cours de japonais et de samba brésilienne notamment).


Je suis plutôt du genre à ne pas me laisser le temps de m’ennuyer. J’ai toujours un projet en tête, que ce soit un voyage, une nouvelle compétence à acquérir… Si je devais partager une citation qui me guide aujourd’hui, ce serait celle-ci : “ Dès le moment où on s’engage pleinement, la providence se met également en marche. Pour nous aider, se mettent en œuvre, toutes sortes de choses qui sinon n’auraient jamais eu lieu.” #GOATGoethe


La méditation de pleine conscience en deux mots pour toi qu’est-ce que ce n’est pas ?

Ce n’est pas sectaire, il n’y a aucune religion derrière tout ça.Ce n’est pas contraignant car tu es libre d’en faire quand tu le souhaites, au rythme que tu souhaites.


A l’inverse, comment la définirais-tu ?

Pour moi cela peut être rattaché à la science, car il s’agit finalement d’un sport cérébral qui fait travailler la neuroplasticité du cerveau. C’est une façon de se libérer petit à petit des pensées quotidiennes qui peuvent parfois prendre toute la place, en s’exerçant à les VOIR. Et c’est ça le plus dur.

Vous n’avez jamais eu l’impression de vous “réveiller” d’un tourbillon de pensées ? Le but de la méditation de pleine conscience pour moi, c’est de justement réussir à détecter ces tourbillons pour avoir la liberté de s’en détacher, de descendre du manège.

Pourquoi avoir eu envie de méditer en pleine conscience un jour ?

J’ai eu à un moment dans mon expérience pro un passage assez technique à gérer : un burn-out non déclaré (y compris à moi-même), des crises d’angoisses quotidiennes et d’une estime de soi en chute libre… J’ai tenté de régler le souci en allant voir des psychiatres qui m’ont tous fait fuir dès le premier rendez-vous, et je suis tombée un jour par hasard sur l’application Petit Bambou sur l’App Store.

A l’époque on était très peu renseignés sur le sujet, ça n’avait pas encore pris autant d’ampleur qu’aujourd’hui. Etant à bout de solutions, je me suis dit “allons, testons ! ”. Je me rappellerai toujours ma première méditation, assise sur les bords du Canal de l’Ourcq, à tenter de voir mes pensées noires comme des bulles de savon. Ça a été le début de mon retour à la vie.


Comment pratiques-tu la méditation ?

Ils disent qu’il faut décider d’un moment, toujours le même, dans la journée. J’ai choisi de méditer 10 min chaque matin, après la douche, sur le canapé avec le chat assis sur mes jambes en tailleur. Oui, Billy aime aussi méditer, pas surprenant pour un chat cela dit.


Quelle est la plus grande difficulté rencontrée ? Comment fais-tu pour améliorer la pratique ?

Merci de poser cette question car justement, un des principes de la méditation, c’est qu’on a “rien à réussir, rien à atteindre”. Il y a des séances simples, d’autres un peu plus difficiles soit parce que l’esprit est très nuageux, soit parce que le voisin du dessus a décidé de se mettre à la guitare. Mais “ c’est OK ”. Et c’est justement un des enseignements de la méditation : prends les choses telles qu’elles sont, accueille ce qui est et ne te juge pas.

L’acceptation c’est ce qui fait qu’on arrête de ruminer (Ruminer [verbe]: Tourner et retourner quelque chose dans son esprit sans trouver de solution // la boucle infernale), c’est ce qui fait qu’on ne s’identifie plus à ses pensées. Mon “ mini-moi ” qui me jugeait si durement auparavant n’a qu’à bien se tenir ! Il revient de temps en temps bien sûr, mais cette fois je le reconnais, et maintenant je peux lui dire “ ah tiens t’es de retour toi, marrant ”, et ça lui ferme automatiquement le clapet ;)


As-tu un exemple concret qui t’a aidée dans ton quotidien ?

On se parlait du “ mini-moi juge ” juste au-dessus, mais il y a aussi le “ mini-moi peureux ” (mais sans la voix de Pierre Niney celui-là) qui pourrait avoir tendance à partir en vrille sur Doctissimo au moindre signe de maladie du chat, et à me faire courir partout dans la maison en hurlant “ oh bordel le chat va MOURRRRIR ” si je le laissais faire.

Grâce à la méditation, je peux le détecter car j’ai désormais une très bonne connaissance de comment mon corps réagit à la peur, il me suffit de prendre 2–3 respirations et je reprends le contrôle :) Si on en revient à cette mauvaise expérience pro, au bout de quelques mois de méditation, j’ai arrêté de penser que tout était de ma faute, et j’ai retrouvé l’énergie de chercher un nouveau boulot ailleurs. Et j’ai trouvé assez rapidement !


Lorsque tu ne vas pas bien, ton réflexe est-il de méditer ?

Alors oui tout à fait, dans les cas d’extrême stress je peux faire une 2e séance dans la journée, mais ça arrive assez rarement maintenant. La séance quotidienne suffit à justement réguler les émotions sur le long cours. C’est un entraînement. La métaphore du jardinage qui va bien : si on arrose une plante 2h une fois par mois elle va se noyer, l’important c’est de l’arroser un petit peu quotidiennement. Et c’est à la portée de tous, 10 min par jour suffisent.

Je suis persuadée que si on apprenait la méditation à l’école et que si tous les humains faisaient leur petite méditation quotidienne, le monde serait bien plus sympa car on aurait des gens qui se connaissent eux-mêmes mieux :)


Quelles sont les limites de la méditation selon toi ?

Je dirais qu’on ne peut pas tout régler avec la méditation, certaines situations dans la vie demandent un accompagnement thérapeutique professionnel. Mais c’est tout de même une excellente base pour se connaître mieux, apprendre à s’aimer mieux (et ça c’est pas simple ! ) Et oui, les émotions seront toujours là (heureusement, sinon la vie aurait moins de sel), mais on se laissera moins embarquer par celles auxquelles on ne veut pas laisser de place. C’est le sport du “ mens sana in corpore sano” dans “ un esprit sain dans un corps sain ”.

Que conseillerais-tu à une personne qui souhaite débuter ?

Déjà je dirais “ bravo ! ”, c’est important de se féliciter de se laisser du temps pour soi ! Ensuite, de ne pas se mettre la pression à “ réussir à ne pas penser ”, ce n’est pas du tout le but de la méditation, au contraire :)

Et dernier conseil : soyez patients, il faudra un peu de temps (quelques mois peut-être) pour commencer à voir les résultats de ce travail mental, mais quel pied une fois que vous avez passé ce palier ! Donc les mots clés : patience, douceur et bon voyage !

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